Europe et Handicap Mental

LE LANGAGE

CLAIR

Tout le monde ne lit pas couramment et la façon dont l’information est écrite ou présentée exclut bon nombre de personnes, particulièrement celles qui ont des problèmes de lecture ou de compréhension. Au lieu de s’enrichir par l’information, certains n’y ont même pas accès. Une barrière se forme entre les " riches en information " et les " pauvres en information ". D’où l’impossibilité pour certains d’être des citoyens à part entière et de participer pleinement à la vie de leur société.

Les personnes handicapées mentales ont besoin d’information facile à lire, mais également facile à comprendre.

Un langage clair, qu’est-ce que c’est ?

Le concept " langage clair " n’est pas universel. Il est donc impossible d’écrire un texte qui s’adapte aux capacités de tous ceux qui ont des problèmes de lecture et de compréhension. Toutefois, le texte en langage clair est généralement caractérisé par :

L’usage d’un langage simple, sans détours.

La présence d’une seule idée maîtresse par phrase.

L’absence de langage technique, d’abréviations et d’initiales.

Une structure claire et logique.

La manière de structurer le document est importante. Les éléments du contenu doivent suivre un ordre clair et logique. Idées, mots, phrases ou mentions inutiles sont à bannir.

Il est relativement facile de traiter de sujets simples et concrets ; plus difficile est la description de concepts abstraits, à faire comprendre aux personnes handicapées mentales. L’abstraction est à éviter autant que possible. Si le concept abstrait est incontournable, illustrez le d’exemples concrets.

Un langage simple et sans détours ne signifie pas infantile ou simpliste. L’information s’adresse principalement à des lecteurs adultes et doit être écrite et présentée en une forme appropriée à leur âge.

L’aspect graphique de l’information a son importance. Photos, images ou symboles devraient expliciter le texte au maximum. Ces illustrations doivent s’expliquer par elles-mêmes et constituer un complément clair. La mise en page du texte et des illustrations doit être considérée avec attention.

Le public le plus large possible devrait être capable de comprendre une publication en langage clair. En voici donc la définition :

Elle ne contient que l’information essentielle, elle est écrite et présentée de la manière la plus directe qui soit, afin qu’un public le plus large possible la comprenne.

 

Comment écrire un document en langage clair ?

 

1er pas : Définir le but de la publication

Que désirez vous dire et en quoi est-ce important pour les personnes handicapées mentales ?

2ème pas : Décidez de la matière

Préparez une liste des points-clés de la publication

3ème pas : Rédigez un avant projet

Pour que le document soit accessible au plus grand nombre, certaines règles générales sont à observer :

Utiliser un langage simple, sans détours

Choisissez les mots les plus simples de manière simple. Ecartez les structures complexes et les concepts abstraits ; énoncez clairement vos idées.

 

Evitez les concepts abstraits

Si vous devez faire mention de concepts abstraits, clarifiez par des exemples concrets ou des comparaisons.

 

Utilisez des mots brefs et du langage quotidien

Bannissez les longs mots, de prononciation difficile. N’utilisez que des mots usuels puisés dans le vocabulaire courant de votre groupe cible. Mais attention! Pratiquez un langage d’adulte en écrivant pour des personnes adultes !

 

Privilégiez le style direct

Adressez-vous aux lecteurs en une forme directe et personnelle. " Vous avez le droit de… " est toujours mieux que " Les usagers du service ont le droit de… "

 

Utilisez des phrases brèves

 

Utilisez des exemples pratiques

Des exemples pratiques font comprendre des concepts abstraits et permettent d’établir un rapport entre l’information et la situation individuelle.

 

Adressez-vous au lecteur avec respect

Utilisez un langage adulte lorsque vous écrivez pour des adultes. Comptez-vous tutoyer ou vouvoyer le lecteur ? En cas d’hésitation, interrogez les personnes handicapées mentales elles-mêmes !

Ne traitez qu’une idée principale par phrase

Evitez d’introduire plus d’une idée ou d’un sujet par phrase.

Utilisez un langage positif

Abstenez-vous du négatif et de la négation, prêtant à confusion.

 

Utilisez les verbes à la voix active plutôt qu’à la voix passive

Rédigez un texte dynamique et intéressant. En général, la forme active des verbes est plus vivante et moins compliquée.

Ne supposez pas de connaissance préalable sur le sujet

 

Utilisez les mots de manière conséquente

Désignez toujours le même objet – fût-ce au détriment du style –par le même mot.

 

Observez une ponctuation simple

Sans points-virgules, ni tirets ni virgules.

 

Evitez le mode subjonctif

L’incertitude ou le souhait qu’il exprime (…que cela puisse arriver…,…que je fasse…) prête à confusion. A éviter autant que possible.

 

Attention aux figures de style et métaphores peu courantes

Les personnes handicapées mentales ne les connaissent peut-être pas. Mais si leur usage est largement répandu, elles rehaussent le document.

Soyez prudent en chiffres

Des nombres longs ou compliqués sont mal compris. Ecrivez de nombreux plutôt qu’un grand nombre tel que 3545, et une certaine part plutôt qu’un pourcentage comme 14%. Pour une date comme 1867, utilisez l’expression il y avait une fois, il y a longtemps. Si vous citez de petits nombres, écrivez le chiffre et non le mot.

 

N’empruntez pas de mots d’autres langues

Pas de mot d’origine étrangère, même d’usage courant. S’il est incontournable, expliquez-le.

 

Evitez les références à d’autres articles

 

Mentionnez autant que possible une adresse de contact pour de plus amples informations

Ecrivez les adresses telles qu’elles doivent apparaître sur l’enveloppe, et non en une seule ligne, entrecoupée de virgules

 

Evitez le jargon, les abréviations et les initiales

Le jargon professionnel devrait être banni – il est dénué de sens et imperméable aux non initiés. Essayez autant que possible d’éviter les abréviations et ne les utilisez que si elles sont familières à votre groupe cible. Expliquez toujours ce qu’elles signifient. Utilisez des parenthèses lorsqu’il est important d’éclairer le sens d’un mot que d’autres utiliseront.

 

4ème pas : vérifiez si les personnes handicapées mentales comprennent votre avant-projet

Priez les personnes handicapées mentales de lire votre document avant l’impression. C’est l’unique façon de vous assurer que votre publication réponde à leurs besoins et leurs aptitudes

5ème pas : corrigez l’avant-projet

Essayez d’inclure le plus possible les nouvelles questions et suggestions. Modifiez les passages incompris. Illustrez d’images, de dessins ou de symboles afin d’en clarifier le sens.

6ème pas : Revérifiez

Consultez le groupe autant qu’il sera nécessaire.

 

Images, illustrations et symboles

 Photos

Souvent, la photo est un outil d’information idéal, spécialement en matière d’information locale. Le nom d’une personne responsable accompagnée de sa photo précise clairement qui contacter. La photo d’un lieu connu signifie plus qu’une simple adresse. La photo doit être claire et en rapport avec le texte.

 

Dessins et illustrations

Le dessin illustrant le sujet principal sera porteur d’information plus pointue que la photo, trop riche en détails inutiles ou techniquement imparfaite.

 

Système de symboles

Il s’agit de pictogrammes, dessins stylisés représentant des objets, actions ou idées, destinées à construire des phrases entières. Toutefois, il n’est pas réaliste de soumettre une page de symboles à une personne handicapée mentale et de s’attendre à ce qu’elle en saisisse le sens. Tout comme les mots sont enseignés aux enfants qui apprennent à lire, la connaissance des symboles est à acquérir.