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Retour au sommaire           Informatique et Handicap Mental

 

LISTE DE DIFFUSION INTER-ETABLISSEMENTS

 

 

 

Pourquoi la communication par Internet ?

En fait, ce n'est pas Internet qui est important, c'est la possibilité de communiquer avec d'autres et il se trouve que les Nouvelles Technologies existent et sont présentes dans la vie quotidienne de plus en plus. Aussi, pour permettre aux personnes en situation de handicap de vivre comme chacun d'entre nous, pour ne pas les mettre à l'écart des Nouvelles Technologies et en raison de leur attirance pour l'ordinateur, nous nous donnons les moyens de faire en sorte que l'ordinateur ne soit pas un luxe mais un outil pour leur faciliter la vie.

Quels moyens ?

Sur le site "À propos du Handicap Mental" on peut trouver :

-les logiciels éducatifs d’une part, dont certains ont été créés spécialement pour les personnes déficientes intellectuelles dans un cadre purement bénévole.

- la communication par Internet d’autre part, parce qu'il nous semble qu'elle peut être:

LIDIE a été créée le 1er octobre 2000 à la demande de plusieurs établissements dont les responsables informatiques y voyaient une possibilité d'échanges diversifiés et intéressants.

Il nous a paru opportun de créer un outil actuel qui apporte tout d'abord, un plaisir personnel, supprime le sentiment d'échec scolaire et donne envie de s'exprimer par la lecture et l'écriture, en passant outre les difficultés, puisque la finalité n'est plus la réussite mais l'échange d'idées et de données.

La curiosité de l'inconnu et le désir de communiquer peuvent créer des motivations, et ces motivations peuvent sauter les barrières des blocages dans l'apprentissage et tuer la routine qui fait qu'on ne fait plus l'effort d'aller vers l'autre puisque l'autre n'a qu'à venir lui-même.

Certaines personnes handicapées mentales ont de grosses difficultés à s'exprimer par écrit. En vieillissant, elles font de moins en moins d'efforts pour qu'on les comprenne. La motivation n'est plus là et elles perdent leurs acquis par faute d'entraînement. La communication orale est aussi fréquemment déficitaire.

Créée au départ à l’intention des personnes déficientes intellectuelles, LIDIE est devenu un moyen de communication inter-handicap, où chacun part à la découverte de l’autre.

En effet, quel que soit le type de handicap, les personnes concernées souffrent parfois d'isolement. Elles doivent lutter en permanence contre un enfermement qui les empêche d'aller vers le reste de la société. Elles éprouvent des difficultés à exprimer leurs questions, à affronter le regard des autres, à comparer leurs expériences, à communiquer, à s'intégrer.

Il leur est difficile de prendre conscience de l'existence et des problèmes des autres, car elles ont déjà beaucoup de mal à comprendre ce qui les concerne. De ce fait, les échanges peuvent les aider. L'éducateur est là aussi pour expliquer et les inciter à poser des questions en rapport avec leurs désirs de savoir. Elles ont tendance à poser des questions sur le terrain mais à ne pas les poser sur Internet  donc la stimulation de l'éducateur, dans la mesure où elle correspond à la demande, est bien à propos.

Comment ?

Il est difficile de faire passer l'idée de l'informatique dans les établissements. C'est souvent l'administration qui bloque car on ne voit pas l'utilité de l'informatique pour les personnes handicapées mentales.

Pourtant il faut bien prendre conscience que l’informatique est partout aujourd’hui, et ces personnes y sont confrontées (depuis le distributeur à la banque quand elles vont chercher de l’argent à leur propre téléphone portable qui devient de plus en plus courant).

Présentation de LIDIE :

Cette initiative est entièrement bénévole.

* Un bon nombre d’établissements et personnes indépendantes sont inscrits (plus de 70), plusieurs écrivent mais pas tous, certains groupes se contentent de lire voire d'étudier les différents mails, en classe par exemple, en en retirant le plus intéressant mais n'écrivent jamais.

Plusieurs sont bloqués par des messages qui restent coïncés à l'administration et ne leur parviennent jamais parce qu'ils ne peuvent pas avoir une adresse pour le groupe.

Des contacts sont pris  par téléphone avec les responsables pour savoir s'il y a problème, ainsi que ceux qui souhaitent s’inscrire mais rencontrent des difficultés.

Quelques précisions sur l'intérêt d'une telle liste:

D’une manière générale il est important que l’éducateur responsable de son activité ait un minimum de compétences ou qu’il se forme. En effet, pour ne pas faire perdre de temps aux personnes qu’il encadre, ainsi que sur la connexion s’il n’y a pas l’ADSL, il est indispensable qu’il ne cherche pas comment faire et qu’il ait de l’assurance. Il ne faut pas non plus que l’éducateur envoie, par l’intermédiaire de LIDIE, des fichiers sons ou images qui soient trop lourds et donc trop longs à recevoir. Il faut alors que ces fichiers soient compressés. Il faut aussi que l’éducateur sache qu’il peut préparer les messages hors connexion au lieu de se dire que c’est difficile de les faire écrire vite parce qu’ils ont des difficultés et que cela va coûter cher…. Il est préférable aussi que l’éducateur pense à protéger l’activité par un anti-virus.        

Pour ce qui est de la liste en elle-même, une connexion libre sans forfait suffit, puisque le message peut être préparé à l'avance sur bloc notes par exemple puis par un système de copier-coller, l'envoi du message ne prendra que quelques secondes.

Pour ce qui est du forums, tout peut être préparé à l'avance mais la connexion sera un tout petit peu plus longue puisqu'il faudra d'abord rechercher le site puis seulement envoyer le message.

Le contenu :

- Dans chaque message un thème différent ou lancement d'un nouveau sujet

- Découvertes de différents ateliers de CAT (coquilles, miel, ménage)

- Rencontres possibles entre les diférentes régions voire pays.

- LIDIE n'est pas seulement pour les groupes, un jeune ou adulte seul chez lui, ou soutenu par ses parents peut participer, c'est le cas actuellement.

- Découverte d'un autre handicap (IMC)

On peut parler de pair-émulation inter-handicap (cf. CRHES Lyon) :

* Lors de son colloque à Lyon, en novembre 2000, sur la pair émulation, le C.R.H.E.S. (Collectif de Recherche Handicap et Education Spécialisée) a convenu avec les personnes présentes dans l’assemblée que LIDIE entre tout à fait dans ce cadre, puisque malgré une absence de contact physique avec des pairs, les personnes handicapées peuvent confronter leur expérience avec d’autres par le biais d’Internet et communiquer avec des personnes ayant des handicaps différents.

Alors qu'on parle de la pair-émulation (émulation par les pairs) entre personnes porteuses d'un même handicap, ne peut-on pas dire que la pair-émulation peut exister entre personnes porteuses d'un handicap différent. La méconnaissance du handicap de l'autre fait en sorte que la personne a envie de s'intéresser à son interlocuteur, de lui poser des questions et être plus explicite quand il s'agit de se présenter soi-même.

Par ailleurs, l'expérience malheureuse de l'un peut l'inciter à encourager l'autre qui ne présente pas le même handicap à réagir et à utiliser ses capacités que lui-même ne possède pas.

Exemples :

R. autiste de haut niveau dit sur la liste « les éducateurs me poussent à sortir seul en ville car ils disent que je suis capable, mais moi j’ai peur » Alors V. de Belgique IMC lui répond : « tu as la chance de pouvoir sortir seul en ville c’est bien ! Profites-en… » La réponse de R. en recevant ce message a été : « Ah oui, c’est vrai, elle, elle ne peut pas, elle est en fauteuil ! » . Alors R. a décidé d’essayer de sortir seul en ville pour des petits trajets et y est parvenu. Content, il écrit alors à V. : « J’ai suivi tes conseils, j’ai compris alors je sors un peu plus et j’ai moins peur ! ». Depuis ce temps R. sort de plus en plus souvent seul et pour des trajets de plus en plus importants.

Un établissement à Arcachon (IMC) :

"Nous sommes allés à la plage avec le TIRALO, c'est vraiment génial on peut ainsi rentrer dans l'eau très facilement et se laisser porter sur les vagues!!"

Réponse de V. (Bruxelles) (IMC)

"Arcachon, pourriez vous envoyer une photo d'un tiralo pour se faire une idée plus précise?"

Etablissement de personnes déficientes intellectuelles :

"Nous aussi on aimerait que vous nous décriviez le tiralo, on ne connaissait pas."

Autre extrait de conversation des groupes avec le Directeur National du Sport Adapté au Cameroun :

"- Pourquoi les enfants handicapés de chez vous ont moins de chance que nous?

  - A cause de la pauvreté du pays, du manque de structures d’encadrement, de l'ignorance de la majeure partie de la population sur le handicap etc....

  - Chez nous, y en a qui savent se débrouiller seuls. Comment sont ils accueillis dans votre pays, dans quelles structures?

  - Il existe des centres privés qui essayent de les prendre en charge, je citerai les religieux surtout et des gens comme moi qui essayons de faire quelque chose. L'état a un centre d'accueil à  Yaoundé dans la capitale.

   - Que font-ils, quels handicaps ont-ils?

  - il y'en a qui ne marchent pas, qui ne voient pas, qui n'entendent pas et ceux qui ont des difficultés de compréhension donc n'évoluent pas vite à l'école.

  - Sont-ils en fauteuil ou est-ce qu'ils marchent comme nous?

  - Oui certains, surtout ceux qui ont la chance d'avoir des parents nantis"

Question de V. - Bruxelles (IMC) à S. (mal-voyant):

"Je suis très intriguée par S. : comment fais tu pour accéder à l'ordinateur? Tu as une assistance de quelqu'un ou bien tu travailles seul avec des adaptations? Dis-moi comment tu fais! En tout cas c'est génial! Moi de mon côté, comme je lis et écris difficilement, j'ai l'assistance d'un animateur de l'atelier informatique du foyer."

Réponse de S. :

"Tout d'abord je voudrais  répondre à V. je suis ravie de pouvoir répondre à ta question.  J'arrive à allumer seul les ordinateurs et je connais le clavier par cœur. Par contre, pour regarder si je me suis pas trop trompé et aussi pour lire le courrier j'ai besoin de l'éducatrice"

- Décalage horaire, climat, récits de voyages.

Une directrice d’un journal en langue française de Vancouver, a correspondu longtemps avec eux, elle leur a parlé de ses voyages, du climat, du décalage horaire, de sa vie de famille, et elle est devenue pour eux une sorte de confidente

K., ancien résident d’un foyer, se trouve maintenant expatrié à Liège, en Belgique dans un autre établissement. Motivé par les correspondances sur LIDIE, il a demandé au Directeur de son nouveau lieu de vie de s’abonner à LIDIE ce qui fut fait. Il est donc maintenant en contact avec ses anciens camarades par la liste ainsi qu’avec tous les membres concernés. V., correspondante IMC de Bruxelles de la liste s’est même proposée de lui rendre visite car seulement 100km les séparent. Cette rencontre a eu lieu depuis et V. de Bruxelles a interviewer K. pour sa radio Internet « comme sur des roulettes » et les amis de son ancien foyer ont pu ainsi l’entendre.

- Intérêt du vocal : Un logiciel de synthèse vocale, (on en trouve à la rubrique sécurité des freewares du site) , permet la lecture vocale par l’ordinateur pour aider les personnes qui ne peuvent pas lire pour des problèmes différents, que la déficience soit mentale ou visuelle par exemple.

- Entraide : on voit naître chez les personnes un esprit d’entraide, ceux qui savent lire aidant ceux qui ne savent pas, ceux qui ne font pas de journal écrivent un article pour ceux qui en font un

- Soutien éducatif important, on ne laisse pas seul la personne devant la machine pour qu’elle se débrouille, l’activité doit être construite, avec une progression dans l’apprentissage mais aussi dans la communication et la compréhension du processus qui est en marche et en constante évolution.

- Echanges de journaux d'établissements, collaboration

- L'euro, beaucoup de questions (comment vous vous en sortez, comment vous   apprenez, est-ce qu’au Canada il y a aussi l’euro)

- L'actualité (guerre, pollution, inondations, incendies...)

- Découverte de sites Internet faits par certains groupes

- Echange de bonnes adresses de lieux à visiter

- Possibilité d’échanges de dessins, de photos (fichiers compressés) pour ceux qui ont le plus de difficultés c’est une forme de communication

- Fichiers audio et vidéo

Les plus jeunes aussi :

Une éducatrice a émis le souhait de faire correspondre ses jeunes protégés d’un IME avec des jeunes du mêmes âge, aussitôt B. d’un IME en France, écrivant depuis chez ses parents puisque son IME n’est pas équipé, a réagi. Les plus jeunes d’un foyer d’adultes ont également répondu en signant « le groupe de jeunes du foyer de V. » D’où la création d’une nouvelle liste de diffusion destinée aux plus jeunes : LIDIE JUNIOR

Et si on communiquait avec des personnes ne parlant pas notre langue :

Un professionnel de l’éducation spécialisée, d’origine française mais exerçant au Portugal, a fait connaître son désir de faire communiquer les jeunes portugais avec les nôtres sur LIDIE en servant d’interprète….

Comment s’y inscrire ?

Par le site  http://www.siwadam.com sur la page sommaire ou sur la page Informatique ou en envoyant un émail à hm@siwadam.com en demandant à s’inscrire sur LIDIE.

Pour éviter toute erreur de recopiage d’adresse, en suivant les instructions vous envoyez un simple e-mail à Daniel Waldschmidt qui vous inscrira automatiquement.  

Comment cela fonctionne ?

Par principe, tout groupe ou individu sans distinction de sexe de race, d’âge ou de handicap désireux de communiquer par Internet  a la possibilité de prétendre à une inscription à LIDIE.

Après l’acceptation de l’inscription, chaque groupe ayant une adresse e-mail, peut communiquer.

C’est une liste de diffusion dont un des avantages est qu’il n’est pas nécessaire d’être connecté en même temps pour pouvoir communiquer.

Au cas où un abonné abuserait de ce moyen de communication et enverrait un message néfaste au bon fonctionnement de la liste, il serait immédiatement radié ou modéré (c'est-à-dire surveillé).

Chaque groupe se connecte lorsqu’il le veut et reçoit à ce moment les messages qu’il n’avait pas lus, puis il peut répondre lorsqu’il le souhaite (pratique pour échanger entre externat et internat, ou en cas de décalage horaire).

LIDIE incite ainsi à :

 Exprimer des questions

 Identifier les besoins

Affronter le regard de l’autre

Comparer les expériences

Se construire une identité (individuelle et de groupe)

LIDIE respecte et souhaite faire respecter trois règles :

La tolérance : Les fautes d’orthographes ne seront pas un motif de censure et ne doivent pas être sujet de  moquerie

  La vigilance : le modérateur sera vigilant sur le respect par chaque groupe de la NETiquette. Il appartient aux responsables d’activités d’expliquer ce que cela représente.

Le respect mutuel de l’autre : chacun mérite l’attention de l’autre, a le droit d’exprimer ses goûts, ses idées, même si cela ne correspond pas à l’attente des autres. Chaque personne a droit à une réponse à ses questions et un droit de réponse à toute question posée.

Un autre système de communication, sur le même site :

-  Un forum des groupes qui permet de déposer des messages écrits mais là aucune pièce jointe n’est possible.

 Inscription à LIDIE