ou réceptive
Musique et thérapie en Afrique noire et en Asie
Choix des musiques et méthodes utilisées
Musicothérapie réceptive de groupe
Méthode dite "sèche" d'Elisabeth DORDAT
Les apports de ces pratiques :
Une ambiance sonore :
La musique peut rendre un cadre vécu plus agréable. Elle permet de lutter contre "la névrose institutionnelle" dans les cliniques, les hôpitaux, les institutions, les hospices.
Facteur de déconditionnement et de reconditionnement,
, Pour mieux connaître et maîtriser les réactions du corps et de l'émotivité devant la souffrance physique, la musique prend son importance dans la préparation psychologique à une thérapie stressante, avec pour buts : détendre, distraire, calmer.
La musique peut faciliter le rétablissement des rythmes fondamentaux de l'organisme
ou leur éveil ou leur synchronisation. Elle peut intervenir en cardiologie, en kinésithérapie ou en psychomotricité, elle aide à tempérer ou entraîner le rythme du cœur, elle permet de réapprendre le sens de la latéralité ou de l'équilibre aux accidentés de la route. Tantôt stimulante, tantôt apaisante, dans les maisons de retraites, elle pourra revitaliser les personnes âgées, provoquer une reprise des contacts sociaux et encourager de nouvelles motivations.
Associée à des méthodes verbales, elle aide à la détente, à l'expression corporelle et à la relaxation, jouant à la fois sur les rythmes corporels et sur le psychisme.
- La musique peut participer à la rééducation des sens en alliant les rythmes, l'intensité et les émotions (orthophonie pour malentendants, jeunes aveugles, débiles profonds)
- La musique peut être considérée comme une discipline de pensée et d'expression des émotions au travers de la motricité (délinquants, toxicomanes)
- L'écoute ou la pratique d'un instrument favorise l'équilibre de l'individu (dépistage des pulsions suicidaires, apaisement de la douleur morale des agonisants...)
- Elle facilite les prises en charges individuelles en psychothérapie ou sert de halte avant autres traitements surtout s'il y a eu un échec auparavant (thérapies de couple, familiale, pour alcooliques...)
- Elle peut soigner les troubles psychosomatiques (ulcères, asthme, eczéma, tachycardie, boulimie, anorexie) mais aussi les insomnies, les dépressions nerveuses, l'anxiété, les névroses...
- Enfin, la musique, la musicothérapie, offre dans le traitement psychiatrique de névroses sévères et de psychoses, notamment dans l'autisme infantile, une possibilité unique d'établir une relation affective avec le patient.
Musique et thérapie en Afrique noire et en Asie
Musique et thérapie en Afrique noire
Noire (Sud-Cameroun : le rite Djangou)
Le sorcier ou guérisseur est un grand personnage. Il cumule trois fonctions : médecin, prêtre et artiste. En ce qui concerne sa fonction d'artiste, on peut dire que c'est à lui que reviennent la lecture et le décodage du trouble de l'individu en se servant de la musique et de la possession comme premier élément de son diagnostic. Lors d'une cérémonie d'exorcisme : la musique joue un rôle considérable. On y trouve des rythmes appuyés et répétés qui rétrécissent le champ de la conscience. On y trouve aussi des formes récitatives ou chantées, des imitations de bruits qui reviennent en refrains cadencés et provoquent la suggestion, l'hypnose...
Musique et thérapie chinoise
Elle remonte à 2697 avant J.C. Un empereur, Haang Ti voulait assurer le bonheur de ses sujets. Il chargea son ministre d'exprimer à l'aide d'un instrument, l'harmonie existant dans la nature.
C'est sur cette base, que dans le Nie-King, on relève la correspondance des cinq viscères avec cinq notes de la gamme, des éléments de la nature et cinq passions :
Le Sud représente la chaleur qui symbolise le feu. Le viscère qui correspond est le cœur, la note de la gamme est le do, le bruit c'est le cri, l'humeur est joyeuse.
Le centre représente l'humidité qui nourrit la terre. Le viscère correspondant est la rate, la note de la gamme est le fa, le bruit c'est le chant, l'humeur est soucieuse.
L'Ouest engendre la sécheresse qui produit le métal. Les viscères correspondant sont les poumons, la note de la gamme est le sol, le bruit c'est les pleurs, l'humeur est chagrine.
Le Nord engendre le froid qui produit l'eau, les viscères correspondants sont les reins, la note de la gamme est le ré, le bruit c'est le soupir plaintif, le tremblement, l'humeur est craintive.
L'Est est en rapport avec le bois, le viscère est le foie, la note de la gamme est le la.
Selon le Docteur Paul CASTRO, acupuncteur, le patient choisit une note, avec laquelle il se sentira en accord et cela permettra de découvrir le viscère correspondant dont l'énergie cherche à triompher.
La psychophonie ou l'homme sonore
L'homme est un instrument récepteur. A l'état d'écoute, il perçoit dans son corps tout entier, les vibrations qui lui parviennent en même temps que son système auditif conduit le son jusqu'au cerveau.
L'électricité sonore s'étale du sommet de la tête jusqu'aux pieds sur quatre plans correspondant à quatre octaves :
Bien que n'étant pas reconnue comme musicothérapie, la psychophonie permet de se retrouver soi-même en entier. Elle propose à l'homme de se réconcilier avec lui-même : Corps-Esprit, Yin et Yang, conscience privée et comportement social.
Choix des musiques et méthodes utilisées
Le choix des musiques en thérapie réceptive
C'est aux Etats Unis que le pouvoir affectif de la musique a été le plus étudié :
- La musique détermine un changement de l'état affectif existant
- L'effet dominant d'une œuvre musicale, avec la même interprétation est constant d'une audition à l'autre.
- Les réponses affectives à une œuvre musicale sont uniformes chez la grande majorité des sujets
- Le pouvoir affectif de la musique dépend d'un réseau de facteurs dont les plus importants sont : le tempérament, l'éducation, l'œuvre musicale elle-même et le contexte socioculturel.
Une liste partielle d'œuvres classiques sélectionnées, détermine l'action sur le patient de chacune d'entre elles, (triste, tonifiante, relaxante, obsédante, exaltante, apaisante).
Méthodes utilisées le plus fréquemment en France
En France, deux méthodes sont utilisées en musicothérapie réceptive et pratiquées de préférence en séances individuelles :
- Le principe de niveau : il s'agit d'amener le patient à des niveaux psychiques différents par différents types de musique et par paliers (éveiller son intérêt, le faire régresser...)
- Le principe de l'association de trois œuvres : méthode sèche, écoute seule, accompagnée éventuellement de massages de relaxation pour accentuer la détente ou prolongée par de la peinture, du dessin...
Musicothérapie réceptive de groupe
- Le groupe écoute des morceaux de musiques et sélectionne certains morceaux, puis chaque patient justifie son choix
- Cette détente psychomusicale peut aider à supprimer progressivement des états de nervosité, d'anxiété et d'angoisse et des difficultés d'ordre psychosomatique, telles que les céphalées ou l'asthme.
La méthode doit amener le patient à la détente par son pouvoir calmant, réconfortant, rassurant, puis le plonger dans un état de relaxation très profond, aux confins du sommeil, de cette zone de seuils où il ne s'agit, ni d'un état de veille, ni d'un état de sommeil, mais d'un état très particulier de la conscience, comparable à l'état hypnoïde. La musique s'adresse directement au corps et aux sens puis à l'esprit.
Méthode dite "sèche" d'Elisabeth DORDAT
Elle est plus précise :
- La première phase dite de tension : audition pendant 10 à 15 mn d'une œuvre musicale au tempo et au rythme irrégulier, comportant des dissonances pour faire prendre conscience au patient de toutes ses tensions physiques et psychiques
- La deuxième phase dite de relaxation : elle se déroule en deux temps :
- musique de détente qui conduit progressivement le patient à un état de calme et de détachement.
- la musique doit être harmonieuse, régulière, sans changement brutal ni de tonalité, ni de rythme, au tempo de 55 environs, durée 5 mn
- suivi d'une musique de relaxation complètement linéaire, mélodie étirée, sans pulsion rythmique perceptible et parfaitement régulier, durée 15 mn
- la troisième phase dite d'éveil, environs 5mn, musique dont le début peut se confondre avec la musique de relaxation mais qui réintroduit, petit à petit, une mélodie et un rythme reconnaissable et perceptible et ramène ainsi le patient à un état de vigilance normale
En fin de séance, le patient verbalise ce qu'il a ressenti pendant la séance.
Cette méthode élaborée dans les années 1970 aux Pays Bas, au sein de quelques institutions spécialisées, a été décrite dans un ouvrage écrit par A. VERHEUL et J. HULSEGGE.
Il s’agit d’une approche éducative qu’il est possible d’utiliser auprès d’enfants et d’adultes handicapés mentaux graves et polyhandicapés, voire pour des déments séniles et en psychiatrie.
" SNOEZELEN " vient de deux mots néerlandais :
- Snuffelen : qui signifie fureter, renifler, pour décrire l’exploration par les sens
- Doezelen : qui signifie somnoler et représente la recherche de bien être, de calme, de détente et de relaxation lors de l’exploration sensorielle.
Cette méthode vise à développer les sens (toucher, auditif, visuel, gustatif, olfactif…) tout en respectant le rythme et les choix des personnes. L’atmosphère doit être sécurisante et chaleureuse. Elle vise également l’élargissement du champ d’expériences, une meilleure perception du schéma corporel et de la structuration temporo-spatiale et une ouverture relationnelle.
Le Snoezelen tente d’apporter une écoute à des messages dont le code est inhabituel : dépasser les cadres habituels de communication afin d’établir une relation avec des handicapés profonds qui s’expriment essentiellement par des mimiques et des réactions corporelles.
Le Snoezelen semble avoir pour effet de réduire les comportements automutilateurs et agressifs et de favoriser l’acquisition de capacités relationnelles.
Cette méthode s’applique de plus en plus dans les institutions anglaises, belges, luxembourgeoises et françaises.
Description :
La personne doit ressentir les émotions dans son corps avec ses sens, à l’aide de la musique, des jeux de couleurs et de lumières douces. Cette méthode se pratique dans un lieu conçu à cet effet. Par exemple, des murs bleus, un bain de balles de plastique, des tapis de sol, des tuyaux, des filets, un hamac, des objets divers et des effets destinés à se repérer, reconnaître les formes… Ce lieu doit être fermé.
Pour aider le patient ; une tierce personne exerce sur lui quelques massages légers et relaxants au niveau des épaules pendant la séance.